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golgoth 67
15 mars 2007

Séances de rattrapage


busSHORTBUS de John Cameron MITCHELL (8/10) : Je l’avais raté à sa sortie l’année dernière alors j’ai vite rattrapé le coup avec le DVD Z1. Un grand regret ; ne pas avoir vu la réaction des spectateurs dans la salle tant le film a du en dérouter plus d’un. En effet d’entrée de jeu Shortbus annonce la couleur et vous met en condition pour le reste du métrage. Trois scènes de sexe, les unes toutes plus hallucinantes que les autres (auto-félation, kamasutra improbable, domination), se déroulent devant nos yeux ébahis par le fait qu’elles ne sont pas simulées. Cela pourra en dégoûter certains mais si vous êtes encore là après, vous ne serez pas déçus par la suite. Shortbus est un film choral qui suit plusieurs personnages dans leur quête existentielle, leur solitude morale, leur incommunicabilité. Le sexe, sous toutes ses formes, en est le vecteur et le catalyseur. L’humour est omniprésent, et vient souvent désamorcer les scènes de sexes. Crues et réalistes, elles ne sont jamais malsaines, glauques, ni même gratuites. Un peu provoc certes (la partie à trois entre homos est d’anthologie), mais toujours sincères et jamais vulgaires. Il règne dans shortbus une certaine mélancolie mais le film ne sombre jamais dans la tristesse grâce à son humour, son ambiance très gay pride et arty, le tout illustré par une superbe musique. Au final il ne verse pas dans le pseudo film de cul intello, et n’est jamais choquant, même si sacrément culotté (ou plutôt le contraire). Shortbus, film underground New-yorkais, est une belle ode à la différence et à l’ouverture de soi.

 

prestigeLE PRESTIGE de Christopher NOLAN (8/10) : Dans ma course effrénée (perdue d’avance) à la connaissance ultime, j’avais loupé cette perle. Le DVD Z1 est venu à mon secours. Film flamboyant sur la lutte entre deux illusionnistes pour obtenir la gloire suprême, Le prestige confirme une fois de plus le talent de son réalisateur, Christopher Nolan (Memento, Batman begins). En effet, il pose là, une belle réflexion sur l’art du divertissement et de l’illusion. Quoi de plus symbolique que la magie pour illustrer son propre art, le cinéma. Il aborde les thèmes de l’inspiration, de la création, de l’ambition, de l’adversité, de l’obsession, de la mégalomanie et de la folie de l’artiste. Nolan construit son film comme un tour de magie. Il en devient le prestidigitateur et le manipulateur. Si d’un coté il ouvre les coulisses du monde de l’illusion, dévoilant au passage quelques secrets, c’est pour mieux manipuler le spectateur de l’autre, le perdre dans les méandres de son récit pour l’amener jusqu’au prestige (twist) final. Le problème c’est qu’il est peu être trop généreux et qu’à force de vouloir trop en montrer, l’on devine ses intentions, et ce qui devait être un final en apothéose retombe un peu à plat. Mais après cette légère déception et après coup (en y repensant ou en revoyant le film comme dans Sixième sens) l’on se rend compte du génie de Nolan. Le prestige aurait pu être un pur chef d’œuvre mais qu’importe il est tellement passionnant de bout en bout, superbement écrit et mis en scène, et interprété par un splendide duo d’acteurs, Christian Bale toujours aussi génial et Hugh Jackman au top, et toute une pléiade de brillant second rôles, Michael Caine, Scarlett Johansson et David Bowie pour les plus connus. La magie est au rendez-vous, et quand Nolan fait dire à l’un de ses personnages « je fait ce métier pour voir la lueur aux fonds des yeux des spectateurs », qu’il se rassure son pari est gagné.

 

joursNOS JOURS HEUREUX de Eric TOLEDANO, Olivier NAKACHE (7,5/10) : "nos jolies colonies de vacances" chantait Pierre Perret (waouh quelle référence). Le film est à l'image de la chanson, tendre, plein d'ironie, et hilarant. Véritable bouffé d'air frais dans la comédie Française, Nos jours heureux est pétillant, rafraîchissant et finalement assez réaliste (ça sent le vécu). C'est le genre de film qui ne veut pas péter plus haut que son cul, ce qui le rend terriblement attachant. De plus, le casting (les grands comme les petits) est vraiment d'enfer et participe grandement à la réussite du film. A conseiller à tous les parents mais aussi aux enfants.


grudge2THE GRUDGE 2 de Takashi SHIMIZU (3/10) : Bon celui là j'aurai pu le zapper. Quelle déception. Autant le premier m'avait fait flipper grave, autant celui là m'a laissé de marbre. Il faut dire que tout y est éculé, cliché et sans originalité. Le ciné Américain à force de faire des remakes trop explicatifs des films asiatiques tue l'essence même de ces films. De plus le concept du spectre aux longs cheveux noirs commence à lasser surtout quand il est mal exploité comme ici. Dommage pour Shimizu dont j'avais aimé son premier opus (il devait avoir moins de pressions de la part des exécutifs) et son Marebito totalement halluciné.


 

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Commentaires
W
Sur le podium de l'année 2006. Nolan a du talent, beaucoup de talent et il le prouve avec ce film où il réunit un casting de qualité et un directeur de la photo excellent, et adapte le bouquin original avec brio pour faire de ce film un pur moment de divertissement. Du quatre étoiles !!!
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