Bug

BUG de William FRIEDKIN (6,5/10) : Bon, le dernier Friedkin n’est pas une œuvre "facile". Tirée d’une pièce de théâtre, c’est un huis clos dans lequel deux personnages vont peu à peu sombrer dans la folie. Le film est divisé en deux parties bien distinctes : on assiste d’abord à un drame intimiste, ces deux êtres, meurtris par la vie, vont se découvrir, se dévoiler, s’ouvrir et s’unir, puis, de cette fusion naît une lente déchéance mentale et physique qui les entraîne de la paranoïa à la démence totale. J’avoue que dans un premier temps Bug m’a plongé dans une certaine torpeur ; je me suis détaché de ses personnages pour lesquels je n’ai éprouvé que de l’apathie, due certainement à leur trop plein de traumas lourds et pesants. De plus on ne doute jamais quand à la nature de ces deux personnes, ce qui enlève toute l’ambiguïté liée au titre et au sujet. Reste que Friedkin arrive à installer une ambiance étouffante et angoissante, en jouant sur les détails du décor et sur la bande son, et réussit à captiver avec une deuxième partie totalement tétanisante. On peut y voir une réflexion sur les mécanismes de la peur et leurs conséquences sur l’Amérique des exclus, et les scènes chocs d’une violence crue participent grandement à installer une vision du chaos mental. De plus le duo d’acteurs est impressionnant surtout Ashley Judd qui trouve là son meilleur rôle. Suis-je passé à coté d’un grand film ou Friedkin n’a pas su m’y faire rentrer ? Toujours est-il que Bug est un film bigrement intéressant qui mérite une seconde chance tant le talent de son réalisateur n’est pas remis en cause.