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golgoth 67
23 juin 2007

Boulevard De La Mort


deathBOULEVARD DE LA MORTde Quentin TARANTINO (8/10) : Boulevard De La Mort faisait partie au départ avec le Planète Terreur (sortie prévue en septembre) de son ami Robert Rodriguez (Sin City) d’un seul et même film rendant hommage au cinéma d’exploitation (Série B, Z ou cinéma Bis) qui a fait le bonheur des cinémas doubles programmes ou grindhouse (titre original du film) dans les 60’s, 70’s. A la suite de l’échec du film au box office Américain, les infâmes producteurs, les Weinstein brothers, ont décidé de sortir le film à l’international en deux parties, perdant au passage l’esprit d’origine. C’est d’autant plus regrettable que les deux films étaient liés par de fausses bandes annonces complètement déjantés réalisées par Rob Zombie (Devil’s Reject), Edgar Wright (Shaun of the Dead), Elie Roth (Hostel) et Robert Rodriguez (Une Nuit en Enfer). Reste donc maintenant deux films complètement indépendant plus un troisième, tiré d’une des bandes annonces et qui sortira directement en DVD.
A partir d’un script timbre poste, un serial killer à la bagnole traque des bimbos, Tarantino fait des merveilles. En pur geek il se régale à nous faire partager sa passion pour le genre. Il s’en donne à cœur joie dans la référence et dans l’hommage (Point Limite Zéro, Duel, Russ Meyer…), mais s’amuse aussi avec le concept de départ, mélangeant les genres et les styles. Tout y passe, road movies, road killers and revange, plans racoleurs sur les formes généreuses de ses actrices, violence gratuite, image granuleuse, rayée, abîmée, coupes intempestives et changements de plans brutaux. Il joue aussi sur les changements radicaux de ton et de genre, coupant son film en deux parties vraiment distinctes, identiques au départ mais diamétralement opposées par la suite. Le seul acteur commun à ces deux parties est le génial Kurt Russell. Le voir à nouveau dans un film de genre, en serial killer de la route, fait vraiment plaisir. Malgré tout cela, ça reste du Tarantino pur jus. C’est toujours aussi bavard (certain trouveront même trop), bourré d’humour, inventif niveau mise en scène, et la musique tellement géniale et omniprésente quelle en devient presque un personnage. Il pousse même son fétichisme des pieds féminins à son paroxysme. Tarantino s’en sort à merveille avec cet exercice de style et tout n’est que prétexte à nous amener aux deux scènes monstrueuses du film, le crash et la poursuite de bagnoles. Le premier est totalement dément, filmé sous tous les angles mais surtout du point de vue des différentes victimes. A vous dégoûter de monter dans une voiture, tant le choc est d’une violence inouïe. A ne pas en douter, il fera date dans l'histoire du cinéma. La seconde, une poursuite infernale, hallucinante tant elle est filmée à l'ancienne sans SFX avec de vrais acteurs et cascadeurs. Le film vaut essentiellement pour ces deux morceaux de bravoure mais aussi pour le talent avec lequel Tarantino nous rend attachantes toutes ses actrices qu'il prend un malin plaisir à malmener mais qui font, en définitive, de Boulevard De La Mort un film profondément féminin. Tarantino cinéaste cinéphile réussit une fois de plus à nous étonner en magnifiant cet univers de contre-culture, rejetant tout cynisme et clamant son amour pour ce cinéma de genre, souvent décrié car pouvant tout se permettre sans limite, mais qui mérite le respect tant il a été transgressif, contestataire, et source d'inspiration et d'innovation.


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Commentaires
S
j'aurais du venir avec toi, je suis sure que j'aurais aimé. Et puis ta critique est tellement bien écrite et passionnée qu'elle ne peut que me donner encore plus envie d'y aller (et de t'aimer)
H
Un excellent film, j'ai adore !!
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golgoth 67
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